Difficile de passer si proche de Bologne sans imaginer s’arrêter à la factory. Grâce à un petit tour de passe-passe, de piston de notre ami Jerome de @actumoto et d’un gros coup de bol, on parvient à obtenir l’autorisation de visiter l’usine Ducati.
On aura la réponse 5mn avant d’arriver sur place: nous sommes attendus pour la visite secrète.
Attention car tout doit rester secret donc nos téléphones sont encollés.
Notre guide nous mènera dans toutes les étapes de l’usine (ou presque) afin de nous montrer le processus.
L’usine semble étonnement petite et cette impression de taille, nous la conserverons jusqu’à la fin de la visite. On a l’impression d’y voir peu de motos mais tous les postes sont pleins. Il y produisent en moyenne 200 motos jour en basse saison et 350 en haute saison. Ce qui semble difficile à croire quand on voit les lignes de production. Ils ont également une usine d’assemblage en thaïlande pour le marché asiatique mais tiennent à nous préciser que conception et pièces sont bien originaires de la factory (60% des pièces sont italiennes, 10% européennes et les 30% restant du reste du monde).
L’usine est relativement propre (pas autant qu’une usine allemande ou japonaise mais presque) et tout semble très optimisé. On le sent totalement orienté qualité. Les travailleurs ne montent jamais la même moto. Ils doivent tous alterner afin d’être polyvalents mais surtout afin de rester attentifs. Les chaines sont optimisées pour chaque poste disposant des outils nécessaires au montage en question.
Parfois les chaines sont mobiles. Au lieu que ce soit un système de stop & go c’est une chaine mobile. C’est à dire que les ouvriers avancent ne même temps que la chaine qui se déplace très très lentement sur un rythme calculé sur le temps nécessaire pour faire les différentes parties de montage. Certainement mieux pour leur santé (ils ne sont pas immobiles) et en tout cas mieux pour leur productivité à l’évidence (leur bien-être?).
Les pièces qui arrivent à l’usine – notamment pour le moteur (vilebrequin, desmo..) – ne sont pas encore usinées. Ce processus qui prend jusqu’à 34 jours est fait sur place. Ils y tiennent car c’est leur marque de fabrique. Ils produisent d’ailleurs aussi les pièces finies à leur usine asiatique qui n’a plus qu’à les monter.
Les moteurs sont la première partie de la chaîne. Une fois assemblés ils sont testés une première fois à froid (on leur met juste de l’huile pour vérifier leur fonctionnement sous pression avec plein de capteurs).
Puis ils seront re-testés une fois montés sur la moto. La moto est presque entièrement montée. Seul la selle, les rétros, et la batterie ne sont pas assemblés. C’est le distributeur qui aura la charge de les monter.
Une fois la moto terminée elle passe au ban de test de nouveau. Un test passif d’abord (c’est le rouleau d’entrainement qui fait le job, puis un test actif (avec moteur allumé et passage de vitesses au rupteur). C’est qualibré, rapide, précis.
J’ai demandé à notre guide ce qu’avait apporté l’investissment de Audi pour l’entreprise. Elle m’a dit que clairement, hormis les investissements dans la performance et la moto GP, ce qu’ils ont apporté c’est un regard exigeant et quelques process qualitatifs à une entreprise qui entre temps avait déjà fortement pris le chemin de la professionnalisation. On les sent très pro, très concernés par la qualité.
J’ai aperçu seulement 2 femmes dans l’usine à des postes de montage. Ils les adorent mais en trouvent peu. Les chaines où ils y a des femmes présentent des taux de qualité supérieur. Ils tolèrent pas plus de 0.6% de défaut sur les chaines, ce qui est un très bon indice selon eux.
La visite se termine par un petit détour au musée, et au shop bien sûr!
Le musée est une retrospective de l’histoire de Ducati.
Saviez-vous que c’était 3 frères qui avaient construit la marque?
A ses débuts l’entreprise fabrique d’ailleurs tout autre chose que des motos ou des moteurs. Ils font de pièces. Pour des hauts parleurs, des machines à écrire….
Puis la guerre aidant, ils se mettent à faire des petits moteurs pour équiper des vélos et ainsi aider les forces armées.
Ils débuteront avec un petit moteur à vélo puis se mettront à produire, la demande augmentant les petites mobillettes d’abord puis enfin des motos.
C’est amusant d’ailleurs de voir à quel point cette histoire est similaire à celle des frères Harley.
Je leur ai demandé ce qu’ils pensaient de ce rapprochement (pas encore finalisé pour eux). Ils le voient à priori positivement. La culture moto de l’entreprise va pour les rassurer. J’imagine aussi que leur forte culture marketing pourrait significativement les aider. Peut-être se mettraient ils enfin à faire des habits vraiment adaptés à toutes les femmes et pas seulement aux cure-dents?
Bref, la visite du musée est une vraie traversée de l’histoire. On y voit les modèles mythique d’hier (la 900SS – comme celle de bibi – la 916, la Cagiva de dakar, la 750ss…) ainsi que quelques modèles mythiques d’aujourd’hui (Desmodici RR, panigale super legera, la panigale finale edition).
Mythique tout de même!
Progression des combinaisons…
Même les filles ont apprécié la visite je crois.
C’était vraiment un chouette moment. Merci @Jerome!