C’est avec une petite angoisse mêlée d’une forte excitation que l’on part pour notre première hivernale. Au programme: une balade de nuit et du roulage sur neige. Nous allons faire connaissance de Gilles Nulli, l’organisateur historique du Rallye des cols blancs qui nous reçoit dans son hotel des Tilleuls à St Jorioz (vers Annecy), au pied du Semnoz.
C’est le premier rassemblement dans lequel nous voyons autant de sides. On est plus habitués aux sorties moto. Pour cette édition, la GS restera au chaud et seul le Zeus descendra. Les sides sont nombreux et variés. Il y a des sportifs, des vintages, des roots, des bricolés et un autre Zeus (rouge). Tous ont déjà fait des hivernales par dizaines, on est donc un peu les rookies.
Les réjouissances commencent par une montée de nuit.
On a tous souper ensemble et fait connaissance. On est à peu près une cinquantaine de side parmi lesquels de nombreux couples. Par contre nous sommes les seuls à venir avec nos enfants. Nous partons en groupe rejoindre le haut du Semnoz qui devrait être bien enneigé. Il neige depuis 2 bonnes heures et c’est plutôt dru. La saison hivernale a été riche en neige et comme nous attaquons le Semnoz par son versant est, peu fréquenté, il y a de forte chance qu’il ne soit pas déneigé.
La procession progresse lentement vers le sommet. Le sol est bien blanc et la couche s’épaissit à mesure que l’on monte. La neige fouette nos visages et la visibilité est faible. Jean est installé derrière moi et les filles sont dans le panier (au chaud).
Le Zeus bouge, glissouille. Je comprends petit à petit comment apprivoiser ces mouvements. Je suis à moitié en crabe dans les virages mais est docile et je parviens à conserver un cap. Je m’amuse ce qui n’est pas du goût de mes passagers qui ont un peu peur à chaque embardée.
A un moment le convoi s’arrête. L’inconvénient de la procession c’est que lorsque tu es les uns derrière les autres, si un ralentit ou s’arrête, tout le monde perd son inertie. Les sides se tanquent. Le singe sort alors pour se suspendre sur l’arrière. Parfois les voisins viennent aider pour que le poids aidant, il retrouve sa motricité.
L’avantage de mes deux roues motrices fait que moi, je repars sans difficulté. Du coup je rejoins la tête du convoi et comme Gilles nous fait signe de grimper, on arrive les premiers, dans une neige immaculée et sans traces au chalet des Rochers Blancs. Quel pied!
On est en vrac à chaque virage, on glisse, on bouge mais on file à vive allure.
J’ai compris comment ça marche et j’adore!!
Vu qu’on s’ennuie un peu tout seul en haut, on redescend pour aider les malheureux tanqués et on remonte comme des fleurs. Quelle machine ce Zeus, que outil!
Hormis le froid pour lequel on est pas encore idéalement équipé, c’est nickel. Le chocolat chaud au chalet réconciliera tout le monde. On est détendu, on rigole. C’est le bonheur total.
La descente s’avère aussi amusante. On croisera le chasse neige qui monte en arrivant en bas de la pente. Cool, on est passé avant lui, il n’a pas ruiné notre terrain de jeu!
Le lendemain une balade est prévue dans les alentours. On retrouvera un peu de neige mais bien moins qu’au Semnoz. On y remontera le lendemain mais le chasse neige a diminué notre plaisir en limant le niveau. Reste que c’est fun! Un peu ébahis, on découvrira que le convoi comporte quelques motos. Notamment une GS avec des skis. Là c’est vraiment du grand art. Il se sert des skis pour se redresser et ses clous font le reste.
A noter que nous avons seulement les pneus hiver alors que tous ou presque ont des clous. Le we se terminera dans l’allégresse, un peu comme une bande d’enfants excités par les premiers flocons.
Jean a eu aussi l’occasion d’essayer le side mais comme il a été un peu malade, il en a moins profité que moi.
Maintenant qu’on a goûté à ça, on a qu’une envie, y retourner l’année prochaine!
Nota: Parmi les photos utilisées pour cet articles plusieurs ont été réalisées par les paniers Lorrains et par Gilles Nulli